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Le coût des distorsions concurrentielles et pertes financières des Postes sur les colis chinois

Julien Fontaine

Les experts de Copenhagen Economics ont pour la première fois mis en lumière un effet de distorsion concurrentielle et de transferts financiers négatifs pour les postes de Finlande et de Suède dans un rapport de 2019. C'est à ma connaissance la seule aussi précise sur les anomalies générées par le système des frais terminaux de l'Union Postale Universelle (#UPU), une structure de gouvernance internationale qui détermine les conditions financières de rétribution de la livraison du courrier du dernier kilomètre pour les colis expédiés depuis les pays en développement vers les pays les plus riches.

Cette règle qui régit le courrier postal transfrontalier génère six types de distorsions qui ensuite ont différentes conséquences, à la fois sur les finances des postes publiques et sur les capacités des vendeurs nationaux et être concurrentiels sur leur propre marché. 4,4 milliards de colis sont entrés de Chine en Europe sous ce régime en 2020, selon l'un des cadres dirigeant de l'UPU.

Je m'intéresse ici aux distorsions spécifiques à la vente en ligne:

  • Distorsion de la demande de livraison nationale par rapport à la livraison transfrontalière;
  • Transferts financiers entre opérateurs postaux.

Cet article doit être mis en relation avec celui-ci : "Suède: quand le politique arbitre la dérégulation des colis chinois entrants": début 2018, les douanes suédoises se sont efforcées de garantir que les consommateurs payaient la TVA sur les marchandises importées de l'extérieur de l'UE depuis 2018. 150.000 colis entrants par jour étaient concernés à l'époque. Les flux extra-communautaires entrants avaient alors été divisés par 3.

Il est important de noter l'intention des analystes: "L'objectif et la portée de cette étude sont de cartographier et d'identifier la taille et les implications des frais terminaux à un niveau élevé et sans mise à jour des chiffres commerciaux détaillés des entreprises postales elles-mêmes. De cette manière, il constitue une étude pilote documentée qui présente de nouvelles preuves de l'impact sur le commerce de détail national des frais terminaux de l'UPU. Des recherches supplémentaires seraient nécessaires pour établir les implications détaillées sur les comptes et la réglementation des entreprises postales, par exemple sur les coûts nets ou d'autres mesures d'analyse d'impact."


Cette analyse revient complètement aux auteurs du rapport de mars 2019 "Delivery prices. Effects on national post and e-commerce. Impact of UPU terminal dues in Finland and Sweden" de Copenhagen Economics.

La Finlande et la Suède sont membres de l'Union postale universelle (UPU), une agence des Nations Unies. Les accords internationaux de l'UPU comprennent des règles plafonnant les tarifs postaux transfrontaliers (frais terminaux) que la poste finlandaise et suédoise peut facturer à l'entreprise postale étrangère pour le courrier entrant.

Comme les experts de Copenhagen Economics l'avaient précédemment examiné dans des travaux antérieurs pour le régulateur postal américain (2016), cette différence de prix entraîne plusieurs effets de distorsion, notamment des transferts financiers entre opérateurs postaux désignés dans le monde.

Cela affecte également les perspectives concurrentielles des activités de vente en ligne basées dans des pays comme la Finlande et la Suède.

Dans la première partie de l'enquête, les experts estiment les transferts financiers nets pour les opérateurs postaux nationaux en Finlande et en Suède découlant des frais terminaux.

Pour ce faire, ils ont comparé les taux de frais terminaux avec les prix que les opérateurs postaux nationaux auraient facturés pour l'expédition du courrier en l'absence de frais terminaux (c'est-à-dire les tarifs intérieurs ajustés).

La différence entre les frais terminaux et les frais d'expédition est significative: après les ajustements nécessaires, les frais moyens pour un envoi national en Finlande sont 46% plus élevés que les frais terminaux sur le courrier entrant.  Pour la Suède, le différentiel est de +57%.

Les auteurs du rapport constatent que la différence entre les frais d'expédition nationaux et les frais terminaux, combinée au fait que la Finlande et la Suède sont des importateurs nets d'envois de lettres, se traduit par un transfert financier net négatif  qui représente une composante de coût importante pour les opérateurs postaux nationaux en Finlande et en Suède.

En Finlande et en Suède, le transfert financier net négatif est également égal à 10 millions d’euros, chiffre comparable à 22% du bénéfice annuel de Posti en Finlande et à 19% du bénéfice annuel de Postnord pour la Suède.

"Le transfert financier net négatif provient principalement du commerce avec l'Asie-Pacifique" écrivent les auteurs, sans toutefois nommer la Chine. Pour la Finlande, ce flux représente environ 70% du transfert financier net, alors qu'il représente 90% du transfert financier net pour la Suède.

Pour étudier comment le différentiel entre les frais d’expédition nationaux et les frais terminaux affecte les détaillants en ligne en Finlande et en Suède, les experts de Copenhagen Economics ont comparé le désavantage des e-commerçants résultant des frais terminaux avec leurs marges bénéficiaires.

Ils ont constaté que pour les détaillants en ligne nationaux, la différence ou plutôt le désavantage sur les tarifs d'expédition a une incidence significative sur la contribution à la marge bénéficiaire de la vente en ligne de tous les types de marchandises considérés dans l'étude.

"Comme chacun sait, le commerce de détail est une activité à faibles marges bénéficiaires. Dans de nombreux cas, le désavantage des frais terminaux est encore plus important que la contribution à la marge bénéficiaire du détaillant attendue de ce type d'article. Dans ce contexte, le désavantage sur les tarifs d'expédition découlant des frais terminaux a un impact significatif et large. Cela signifie que pour un large éventail de types de marchandises l'activité de vente au détail en ligne nationale en Finlande et en Suède est confrontée à un défi majeur pour maintenir les bénéfices, en raison du désavantage de l'expédition par rapport aux détaillants en ligne basés à l'étranger qui peuvent accéder à des tarifs d'expédition soutenus par les règles des frais terminaux de l'UPU". - Copenhagen Economics


Pertes subies par les postes finlandaises et suédoises

Un pays est certain de connaître un transfert financier net négatif si deux conditions sont réunies:

  • la différence entre les frais d'expédition nationaux et les frais terminaux est plus grande pour le courrier entrant que pour le courrier sortant;
  • le pays est un importateur net de la typologie de colis des produits achetés en ligne.

Ces deux conditions sont valables tant pour la Finlande que pour la Suède. Mais pour tous les pays européens aussi. Les experts de Copenhagen Economics ont quantifié les transferts financiers nets pour la Finlande et la Suède en utilisant des données accessibles au public. La méthodologie suit celle utilisée dans le précédent rapport "Quantification of financial transfers caused by Universal Postal Union terminal dues" pour la U.S. Postal Regulatory Commission en 2016.

Cette figure illustre les frais d'expédition pour les détaillants en ligne nationaux en Finlande et en Suède ainsi que pour un détaillant en ligne étranger du groupe 3 de l'UPU, par ex. Chine.

Source: Copenhagen Economics

Les coûts intérieures sont donc avec une bonne marge au-dessus des frais terminaux.  Voici les transferts financiers nets évalués pour l'opérateur postal national finlandais et suédois respectivement.

Les experts ont constaté que l'opérateur postal national finlandais est exposé à un transfert financier net négatif de 10 millions d'euros par an, voir Figure 5. Il s'agit d'un montant significatif pour l'opérateur national, car il équivaut à 22% du résultat opérationnel de Posti en 2018. Le transfert financier net négatif est dû à un effet négatif important des volumes entrants (11 millions d'euros), qui est comparé à un effet positif relativement faible des volumes sortants ( 1 million d'euros).

L'opérateur postal national suédois est exposé à un transfert financier net négatif de 10 millions d'euros par an (environ 100 millions de SEK), voir la figure 8. Il s'agit d'un montant important pour l'opérateur national, car il équivaut à 19% du bénéfice annuel de Postnord en Suède en 2017.

L'impact négatif relativement important des volumes entrants est le résultat de deux facteurs:

  • Le nombre de courrier entrant en Finlande est plus de 100% supérieur au nombre de lettres sortantes et la Finlande est donc une importation nette de courrier. Pour la Suède, le nombre d'envois postaux entrants est environ 50% plus élevé que les volumes sortants
  • La différence entre les frais terminaux et les tarifs d'expédition intérieurs est plus importante pour les volumes entrants que pour les volumes sortants

La contribution la plus importante aux transferts financiers nets provient des petits paquets, le format E.

Pour Posti, 50% du transfert financier net provient de petits paquets, tandis que 17% provient de grosses lettres, voir figure 6. Pour son homologue suédoise, le transfert financier net négatif est dû à un effet négatif important des volumes entrants (12,4 millions d'euros), qui est comparé à un effet positif relativement faible des volumes sortants (2,7 millions d'euros ).

Les transferts financiers de l'échange avec l'Asie-Pacifique constituent 70% du transfert financier pour l'opérateur postal national finlandais. Pareillement, les pays d’Asie-Pacifique représentent une part importante du transfert financier net pour la Suède, voir la figure 10. Les experts estiment que les transferts financiers nets provenant des échanges avec l’Asie de l’Est représentent environ 90% du transfert financier de l'opérateur postal suédois.


Distorsions concurrentielles des commerçants nationaux

Les auteurs du rapport ont aussi voulu mettre en lumière comment les frais terminaux créent un désavantage relatif pour les e-commerçants en Finlande et en Suède par rapport aux e-commerçants étrangers.

Nous constatons que, pour rester compétitifs et pour compenser le désavantage résultant des frais terminaux, les e-commerçants nationaux peuvent être amenés à réduire leurs marges bénéficiaires à un point tel que cela oblige certains e-commerçants à cesser leurs activités.

Pour tout détaillant, il y a deux aspects qui déterminent le prix d'un produit.

  • Le prix affecte le volume vendu par le détaillant. Étant donné que le secteur du e-commerce est très compétitif, une augmentation de prix pourrait amener les clients à passer à un autre détaillant.
  • Le coût de vente d'un produit influe également sur son prix. Ces coûts comprennent les coûts fixes (comme le loyer), le coût de production du produit et le transport du produit, voir Figure 11.

Comparaison des frais d'expédition nationaux et entrants

Les détaillants en ligne nationaux ont un désavantage important par rapport aux détaillants en ligne étrangers en ce qui concerne les frais d'expédition. En examinant les taux de frais terminaux moyens globaux et les frais d'expédition nationaux par article électronique, on constate que les détaillants en ligne nationaux sont exposés à des frais plus élevés (voir les figures 3 et 4).

Les frais d'expédition moyens pour les e-commerçants nationaux en Finlande sont 46% plus chers que pour les e-commerçants étrangers. Pour la Suède, ce nombre est de 57%.

Impact sur la marge bénéficiaire du commerce électronique

Pour compléter l'analyse au niveau agrégé, les experts ont effectué une analyse pour six produits spécifiques qui puissent être achetés auprès de détaillants en ligne nationaux en Finlande et en Suède ainsi que chez un détaillant en ligne étranger.

Les six produits choisis varient en type, dimensions et poids. Les articles entrent tous dans la catégorie des paquets (E) par leurs dimensions et caractéristiques.

Les six produits sont les suivants:
• une mémoire USB 64 Go,
• un chargeur de téléphone portable,
• un étui pour smartphone,
• un colis contenant 20 feuilles papier photo,
• un jouet (un boulier) et
• une paire de chaussures de sport

Source: Copenhagen Economics

Il y a deux façons dont la différence des frais d'expédition peut affecter le détaillant en ligne national.

  • l'e-commerçant peut répercuter le désavantage sur le prix final aux consommateurs et risquer de perdre des volumes de ventes au profit d'une alternative moins chère.
  • l'e-commerçant peut absorber le désavantage et prendre une marge bénéficiaire plus faible.

La gravité de ce désavantage dépend à la fois de l'ampleur en valeur absolue de l'écart entre les frais terminaux et les frais d'expédition équivalents pour les e-commerçants nationaux, mais aussi des marges bénéficiaires.

  • Différents produits ont des marges bénéficiaires différentes (en raison des caractéristiques spécifiques du produit et de la demande). Plus la marge bénéficiaire est élevée, plus le e-commerçant peut se permettre de réduire sa marge sans quitter son activité.
  • Tous les produits ne sont pas également désavantagés par les frais terminaux. Les frais terminaux et les frais nationaux varient en fonction du poids et des dimensions du produit.

Etablir le désavantage des frais terminaux par rapport à la marge bénéficiaire illustre la gravité de l'impact. La manière dont les frais terminaux affectent la marge d'un e-commerçant s'il absorbe le désavantage est illustrée à la figure 13.

Source: Copenhagen Economics
  • Le quadrant inférieur droit montre qu'il peut y avoir des e-commerçants qui ont de faibles marges et sont très désavantagés et ne sont donc pas du tout compétitifs.
  • Les e-commerçants du quadrant supérieur gauche, en revanche, ne subissent qu'un impact marginal des frais terminaux.
  • Les e-commerçants des quadrants inférieur gauche et supérieur droit ont des marges faibles et un impact faible ou des marges élevées et un impact élevé.

Pour les six produits en exemple, le coût d'expédition intérieur est en moyenne 82% plus élevé que les frais terminaux (figure 14). Nous voyons que le coût d'affranchissement intérieur est de 48% à 97% plus élevé que les frais terminaux.

Source: Copenhagen Economics

Pour étudier l'ampleur du désavantage des frais terminaux pour les détaillants en ligne nationaux, les experts ont comparé le désavantage avec leurs marges bénéficiaires attendues.

En Finlande, la marge commerciale moyenne en 2016 était de 1,4% du résultat opérationnel. En Suède, les grandes entreprises de 50 à 99 employés ont obtenu les marges les plus élevées de 4,4% en moyenne en 2015.

La marge médiane du commerce de détail était de 2,1% en Suède en 2015. La marge médiane est pertinente car elle nous indique quelle est la marge du détaillant 'normal'. De cette façon, les marges ne sont pas biaisées par quelques entreprises qui réalisent des bénéfices très élevés par rapport aux autres.

Pour comparer le désavantage des frais terminaux et la marge du commerce de détail, les analystes ont effectué deux estimations:

  • en utilisant une approche descendante, ils ont multiplié le coût d'expédition en pourcentage du chiffre d'affaires par les frais terminaux en fraction des frais d'expédition
  • une approche ascendante, dans laquelle ils ont comparé la différence entre les frais d’expédition intérieurs et les frais terminaux par rapport à la marge bénéficiaire du détaillant en ligne national.

Ces deux méthodes nous donnent toutes deux une fraction qui représente l'ampleur du désavantage des frais terminaux est par rapport à la marge bénéficiaire du e-commerçant.

Si, par exemple, la fraction est de 0,5, alors la taille du désavantage des frais terminaux équivaut à 50% des bénéfices du détaillant en ligne. Si le ratio est supérieur à 1, le désavantage des frais terminaux est supérieur à la marge bénéficiaire escomptée du e-commerçant.

Les calculs se basent sur trois scénarios de marges bénéficiaires des e-commerçants: une borne inférieure de 1,4%, une borne supérieure de 4,4% et un scénario moyen, où les bénéfices sont égaux à 2,9% (la moyenne de 1,4 et 4,4) de résultat opérationnel.

Approche descendante

La figure 15 montre comment l'ampleur du désavantage des frais terminaux se compare aux marges bénéficiaires des e-commerçants nationaux dans les trois scénarios pour les limites supérieure et inférieure de la différence entre les frais d'expédition nationaux et les frais terminaux, en utilisant l'approche descendante de Copenhagen Economics. Le désavantage résultant des frais terminaux représente une part importante de la marge bénéficiaire.

Avec des frais d'expédition de 6% (moyenne de 9,6% en Finlande et 6,6% en Suède, multipliée par 0,75) du chiffre d'affaires total et une marge bénéficiaire allant d'une limite inférieure de 1,4% à une limite supérieure de 4,4%.

La différence la plus faible est égale aux frais d'expédition nationaux qui sont 48% plus élevés que les frais terminaux, tandis que la différence plus élevée concerne les frais d'expédition intérieurs qui sont 97% plus élevés que les frais terminaux.

En fait, le désavantage est plus grand que les limites supérieures et inférieures dans le scénario de marge bénéficiaire inférieure. Même pour le scénario de marge bénéficiaire plus élevée, le désavantage des frais terminaux représente entre 44 et 67% des bénéfices du détaillant en ligne.

Source: Copenhagen Economics

Approche ascendante

La Figure 16 montre comment la taille du désavantage des frais terminaux se compare aux marges bénéficiaires des e-commerçants nationaux en utilisant l'approche ascendante. Elle appuie la constatation précédente selon laquelle le désavantage découlant des frais terminaux est important par rapport à la marge bénéficiaire du détaillant.

À l'exception des chaussures de sport, le désavantage des frais terminaux est supérieur au bénéfice de tous les articles dans le scénario de marge bénéficiaire inférieure. Même dans le scénario de marge bénéficiaire plus élevée, le désavantage des frais terminaux représente entre 21 et 292% de la marge.
Source: Copenhagen Economics

Les deux approches aboutissent à la même conclusion (le désavantage des frais terminaux est significatif par rapport à la marge bénéficiaire), même si les ratios exacts diffèrent. Notamment, l'approche ascendante entraîne une plus grande variation de la taille du désavantage par rapport à la marge bénéficiaire.

Le prix de l'article a un impact relativement important sur la taille du désavantage. Moins l'article est cher, plus la différence absolue représente une grande fraction (l'étui du smartphone, le jouet et le papier photo instantané). Dans le même temps, le désavantage est moindre sur les articles plus chers, pour lesquels la différence entre les frais terminaux et les frais de transport intérieur représente une fraction plus petite (les chaussures de sport). Cf figure 13.

Les articles les plus chers sont un peu moins affectés par le désavantage des frais terminaux et se situent donc quelque part dans les quadrants de gauche. Les articles moins chers, en revanche, se situent dans les bons quadrants car ils sont plus affectés par le désavantage des frais terminaux.

La viabilité des activités de vente au détail en ligne à partir de la Finlande et de la Suède est entravée par le désavantage des frais terminaux. Les e-commerçants nationaux font face à de faibles marges bénéficiaires et les frais d'expédition représentent une grande partie des coûts totaux. Cela rend les frais terminaux très importants pour la rentabilité des e-commerçants nationaux. - Copenhagen Economics

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